Simply Blues
by Sobe
Petit coup de pub pour un très bon coffret de Blues que je viens de me payer : Simply Blues, édité par Union Square Music.
Habituellement, je suis toujours mitigé face aux compilations, quelque soit le genre. D'un côté, c'est une bonne occasion de découvrir des musiciens ou des titres sympas, mais bien souvent, elles sont un peu mal foutues dans les choix de tracks, d'artistes ou dans l'ordre des morceaux.
Là, justement, c'est très bien organisé : chacun des 4 CD (15 titres chacun) possède un thème précis à savoir "Blues Legends", "Blues Divas", "Birth of Blues" et "Blues 'n' Boogie". Le choix des artistes et des morceaux est de plus franchement correct. Petite cerise sur le gâteau, dans les livrets, on peut trouver un court commentaire sur chaque morceau. Cool. Enfin, détail qui a son importance, ce coffret coûte 10€ tout rond à la Fnac (ce qui est correct, pour une fois). (Et pis y a un Hohner Blues Harp dessus, donc c'est forcément bien !)
La liste complète des morceaux et des commentaires associés est disponible sur le site de Union Square Music.
Blues Legends
Sur ce CD, comme le titre l'indique, que du lourd, et (quasiment) que de la "grande époque" : B.B. King, Muddy Waters, John Lee Hooker, Lightnin' Hopkins, Elmore James, J.B. Lenoir, etc... pour des titres phares comme Dust My Broom, Hoochie Coochie Man, Boogie Chillen, Reconsider Baby ou Stormy Monday Blues.
Seule l'apparition de Sonny Boy Williamson I (John Lee quoi... pas Rice Miller) parait un peu impromptue ici de par sa faible notoriété auprès du grand public (même si Good Morning Little Schoolgirl est bel et bien un classique).
Petit reproche quand même : John Lee Hooker et Muddy Waters apparaissent deux fois chacun : pour 15 titres, ils auraient pu céder la place à d'autres légendes (Big Walter Horton, Buddy Guy, Sonny Terry & Brownie McGhee, qui sais-je ?).
Seule l'apparition de Sonny Boy Williamson I (John Lee quoi... pas Rice Miller) parait un peu impromptue ici de par sa faible notoriété auprès du grand public (même si Good Morning Little Schoolgirl est bel et bien un classique).
Petit reproche quand même : John Lee Hooker et Muddy Waters apparaissent deux fois chacun : pour 15 titres, ils auraient pu céder la place à d'autres légendes (Big Walter Horton, Buddy Guy, Sonny Terry & Brownie McGhee, qui sais-je ?).
Blues Divas
Alors là, attention terrain glissant... celui des Blueswomen.
Alors que les choses soient claires, je n'ai rien contre les fifilles qui balancent leur désarroi à la face du monde. Non. Cependant, je trouve que souvent, on appelle Blues des choses qui ressemblent davantage (à ma pauvre oreille) à du Jazz New Orleans (hormis pour Memphis Minnie et Big Mama Thornton qui ne laissent planner aucun doute sur leur style). Donc de la musique à la Billie Holiday (absente de la compilation par ailleurs...), ce que j'aime bien, ça tombe bien.
Donc là, c'est le domaine des Smith : Bessie, Mamie, Trixie et Clara.
Je retiendrai les performances de Memphis Minnie (Me and My Chauffeur Blues), Ma Rainey (C.C. Rider), Bessie Smith (Nobody Knows You When You're Down And Out) et Big Mama Thornton (Hound Dog - avec une voix à faire pâlir pas mal de bluesmen...).
Alors que les choses soient claires, je n'ai rien contre les fifilles qui balancent leur désarroi à la face du monde. Non. Cependant, je trouve que souvent, on appelle Blues des choses qui ressemblent davantage (à ma pauvre oreille) à du Jazz New Orleans (hormis pour Memphis Minnie et Big Mama Thornton qui ne laissent planner aucun doute sur leur style). Donc de la musique à la Billie Holiday (absente de la compilation par ailleurs...), ce que j'aime bien, ça tombe bien.
Donc là, c'est le domaine des Smith : Bessie, Mamie, Trixie et Clara.
Je retiendrai les performances de Memphis Minnie (Me and My Chauffeur Blues), Ma Rainey (C.C. Rider), Bessie Smith (Nobody Knows You When You're Down And Out) et Big Mama Thornton (Hound Dog - avec une voix à faire pâlir pas mal de bluesmen...).
Birth Of The Blues
Les précurseurs, les premiers, les pionniers, les références.
L'univers des Johnson : Robert, Tommy (qu'on croise dans O'Brother...), Lonnie (suis-je le seul à penser que c'est l'un des meilleurs guitaristes de cette époque ?) et Blind Willie (c'est d'ailleurs un peu chaud dans les commentaires où ils désignent les artistes uniquement par leur nom de famille...). Mais aussi Charley Patton, Skip James, Mississippi John Hurt, Big Bill Broonzy, Leadbelly... Que du bon.
Et les titres sont bien choisis : Hellhound On My Trail, I'm So Glad, Milk Cow Blues, Midnight Special, Dark Was The Night...
Bon, je regrette bien sûr l'absence de certains (Blind Boy Fuller, Joe Callicott, Arthur "Big Boy" Crudup, Sonny Terry...) mais il n'y a que 15 titres, et chacun mérite sa place.
Blues 'n' Boogie
J'avoue très mal connaître cette famille du Blues, mais il faut reconnaitre que c'est sympathique et festif. Du pur R&B d'entre 1949 et 1955 (bizarement, j'ai toujours l'impression que ce style a plus vieilli que les blues plus anciens).
Que des inconnus pour moi donc, à part Big Joe Turner et Johnny Otis... Mais à découvrir.
En conclusion, une très bonne compilation pour (re-)découvrir le Blues original.
A noter que la série Simply propose aussi des compils dans de nombreux autres genres : Jazz, Country, Swing, Acoustic, Gregorian... (cf la liste).
Commentaires
j'ai jeté un coup d'oeil, restera à jeter un coup d'oreille..
mais c'est vrai que 10 brouzoufs un truc pareil, tiens, ça, c'est de l'initiative!
Anyway j'adore Lonnie Johnson... Comme j'ai adoré ce type de compil' qui sont chouettes et peu onéreuses pour découvrir le blues. Bon je suis aussi déjà tombé sur des merdes aussi qui avaient du être copiées dans une cuisine à partir d'un gramophone poucrave... Mais c'est le risque.
Petite contadiction dans le propos mon ami ,o) Tu dis que Sonny Boy n'est pas une légende mais tu proposes de laisser plus de place à Big Walter Horton ? Hors au niveau popularité entre les deux grands harmonicistes y a pas photo !
Sonny Boy a quand même été une de premières stars de l'Harmo avant Little Walter et puis il a eu une période anglaise ou il a joué avec tout ce que le gratin des jeunes musiciens britanniques comptait à l'époque compris les Yardbirds ou les Animals ;o)
Pour Lonnie Johnson tu rejoins l'avis de BB King qui le place sur le même rang que Django Reinhardt dans ses influences pour le jeu en "single note"
Par contre pour Lonnie Johnson, je ne savais pas que BB King faisait le parrallèle avec Django... Je suis ravi d'être arrivé à la même conclusion :-)
je vous rappelle que le rédacteur de l'article n'est pas moi mais Sobe, donc les références à l'harmonica sont très au dessus de ma portée, mais je pense que Sarssipius n'a pas tort, le problème de distinction SB Williamson I et II restant courant dans ce milieu...
Tiens marrant, le captcha à saisir avant de poster est brome!! Me sens d'un coup agressé!
Alors pour les commentaires :
Sur Lonnie Johnson, je suis content de constater que je suis pas du tout le seul à apprécier.
Sur Sonny Boy Williamson, j'aurais dû être plus clair, mea culpa... Les deux sont des artistes immenses, mais il est vrai que John Lee (le I donc) est mort bien avant de voir sa musique reconnu par le grand public. Tandis que Rice Miller (le II pour ceux qui suivent) a eu un gros succès de son vivant, notamment grâce à sa tournée avec les Yardbirds (dont le disque est très bien d'ailleurs : si vous tombez dessus...).
à propos, faudrait que tu te mettes aux techniques d'enregistrement, manière de pouvoir me faire des pistes harp sur mes prochaines compos qui vont bien...
pour les logiciels d'enregistrement dans le monde windows ou minux, à toi de voir, je connais pas...
Par contre, on pourrait se choisir un morceau ou deux à travailler chacun de notre côté et à enregistrer ensemble en IRL à l'occasion, kesten pense ?
ça se tente
il vaut mieux que tu choisisses le morceau fonction de tes goûts et possibilités - attention au vocaux (hauteur) s'il y a des parties chantées)
Au temps pour moi concernant Sonny Boy :o)
Avec ça je vais faire des petites choses toutes simples, brut de décoffrage, et Lefty se paiera le mixage !
Audacity, un micro et (probablement) une interface style Fastrack...
le travail en ping pong est assez simple, je t'envoie un mp3, tu enregistre ta piste en ayant intégré le mp3, tu n'exportes que ta piste, que tu me renvoies, et je colle et je mixe, and I rince, and, it smells like flowers.
Tout à fait d'accord avec ton analyse Sobe.