DVD Crossroads Guitar Festival 2007: Opinion

Il est arrivé à Noël, le voilou, j'ai eu le temps de le visionner et de le re-visionner: et si on faisait un petit bilan?

1) Le programme du DVD

DVD 1

Introduction (Bill Murray)
Uberesso (Sonny Landreth)
Hell at Home (Sonny Landreth with Eric Clapton)
Maharina (John McLaughlin)
Rosie (Doyle Bramhall II)
Outside Woman Blues (Doyle Bramhall II)
Little by Little (Susan Tedeschi with The Derek Trucks Band)
Anyday (The Derek Trucks Band)
Highway 61 Revisited (Johnny Winter with The Derek Trucks Band)
Nobodysoul (Robert Randolph and the Family Band)
Poor Johnny (Robert Cray Band)
Dirty Work at the Crossroads (Jimmie Vaughan with the Robert Cray Band)
Sitting on Top of the World ( Hubert Sumlin with the Robert Cray Band and Jimmie Vaughan)
Paying the Cost To Be the Boss (B.B. King with the Robert Cray Band with Jimmie Vaughan and Hubert Sumlin)
Rock Me Baby (B.B. King with the Robert Cray Band with Jimmie Vaughan and Hubert Sumlin)
Sweet Thing (Vince Gill)
Country Boy (Albert Lee with Vince Gill)
If It Makes You Happy (Sheryl Crow with Vince Gill and Albert Lee)
Tulsa Time (Sheryl Crow with Eric Clapton, Vince Gill and Albert Lee)
Blue Eyes Crying in the Rain (Willie Nelson with Vince Gill and Albert Lee)
On the Road Again (Willie Nelson with Sheryl Crow, Vince Gill and Albert Lee)

DVD 2
Belief (John Mayer)
Gravity (John Mayer)
Don't Worry Baby (Los Lobos)
Mas Y Mas (Los Lobos)
Cause We've Ended As Lovers (Jeff Beck)
Big Block (Jeff Beck)
Tell the Truth (Eric Clapton)
Isn't It a Pity (Eric Clapton)
Little Queen of Spades (Eric Clapton)
Who Do You Love (Robbie Robertson with Eric Clapton)
Presence of the Lord (Steve Winwood with Eric Clapton)
Can't Find My Way Home (Steve Winwood with Eric Clapton)
Had To Cry Today (Steve Winwood with Eric Clapton)
Dear Mr. Fantasy (Steve Winwood)
Crossroads (Eric Clapton and Steve Winwood)
Mary Had a Little Lamb (Buddy Guy)
Damn Right I've Got the Blues (Buddy Guy)
Sweet Home Chicago (Buddy Guy with Eric Clapton, Robert Cray, John Mayer, Hubert Sumlin, Jimmie Vaughan and Johnny Winter)

2) Les remarques générales

La qualité sonore est bonne, celle des images aussi, les présentations sont assez soignées, bref, l'ambiance générale est très correcte.
La présentation du DVD est sympa, les petits interludes de Bill Murray assez marrants, seul petit bémol, les bonus sont très peu fournis, juste quelques images d'artistes ayant évolué sur "la petite scène annexe" (vous pouvez y découvrir Orianthi, au passage, une petite nouvelle dont on dit le plus grand bien).

3) La revue de détail

Sonny Landreth ouvre le bal, et il est en forme. Il assure techniquement, seul ou en duo avec Clapton sur le second morceau, où ce dernier peine un peu à démarrer la journée, ça se sent...

John McLaughlin arrive ensuite, bon, je ne ferai pas de commentaire, je suis imperméable à ce type de musique, même s'il est clair que l'on a affaire à un grand technicien du jazz.

Doyle Bramhall II, l'un des 2 gauchers de la journée et acolyte de Clapton depuis quelques années nous sert ensuite 2 morceaux, je n'aime pas particulièrement son style, mais il est bien là et assure sa partie, bien qu'il semble un peu manquer de conviction.

Après lui, le second pistolero de Clapton, membre également du Allman Brothers Band, Derek Trucks, délivre un set exemplaire de concentration, de technique et d'originalité. Il accompagne sa femme, Susan Tedeschi, sur le premier morceau, où elle nous sert un blues rocailleux à souhait, mais où "le délié guitaristique" est un peu absent malgré d'excellentes intentions (elle nous a habitué à bien mieux). Derek place son habituelle technique de slide avec brio et à-propos.

Un moment fort, ensuite: l'intervention de Johnny Winter, le bluesman albinos, très diminué physiquement mais toujours là musicalement. Il fait une reprise (un poil longue) de Highway 61, serein et decontracté derrière sa Gibson Explorer qui en a vu d'autres.

Robert Randolph, l'as de la pedal steel 13 cordes, vient ensuite mettre le feu, et il y parvient plutôt bien. Pour sa 2ème participation, il s'impose comme une découverte incontournable.

Vient ensuite la "série des bluesmen", assez décevante dans l'ensemble. Jimmy Vaughan est...égal à lui-même, Robert Cray assure le (strict) minimum syndical, Hubert Sumlin, à plus de 70 ans, à les doigts un peu raides mais la gouaille intacte, et le grand BB King, manifestement très ému, en oublie les paroles de sa chanson, et fait un vibrant hommage à son hôte, à ses amis et à la vie dans l'interlude. A 81 ans, les larmes aux yeux, il délivre son message qui prend aux tripes. Un autre moment fort.

On parle country, ensuite. Vince Gill, somptueux, technique, discret (et un poil dodu), nous envoie un Sweet Thing bluffant, dans un style "country-rockabilly". Albert Lee qui passe après a bien du mal à interpréter correctement Country Boy, les doigts sont raides et (opinion personnelle) le son de sa guitare (Music Man dédicace Albert Lee) très déplaisant. Merde, Albert, tu sonnais tellement mieux sur les Telecasters...Vient le tour de Sheryl Crow, qui nous chante 2 chansons, bon, y'a pas de quoi se taper le cul par terre, en plus, la version de Tulsa Time est ratée, trop lente, vocaux mal réglés et chorus insignifiants. Willie Nelson clôture la session country, il arrive, chante 2 chansons et se barre, c'est assez bien resumé.

Deuxième DVD, retour des jeunes loups, John Mayer en tête. Je n'aime pas ses compositions, par contre je trouve sa technique et son toucher phénoménaux. Il a préparé son truc, il est bien là, et il assure a donf'.

Retour des vieux briscards, Los Lobos (avec le 2ème gaucher de la session), 2 morceaux bordéliques à souhait, ça remue (enfin David Hidalgo pas trop, hein, il a pris du poids, le bougre), c'est la fiesta, enfin bref, ce sont Los Lobos. Rien à dire.

Bon, après, c'est Jeff Beck, no comment, je n'aime pas, mais il assure. Il a une bassiste (dont j'aimerais bien connaître l'âge), qui bluffe un peu toute l'assistance par sa technique.

Le Set de Slowhand (Eric Clapton pour ceux qui ne savent pas) vient ensuite. Bien en jambes et surtout bien en doigts, ça assure sec. Départ sur "TellThe Truth", un bon truc chaud pour démarrer, et puis ça s'enchaîne. Je vous recommande Little Queen of Spades avec Trucks et Bramhall, là, on ne rigole plus...

Les guests vont ensuite se succéder: Robbie Robertson (ex-The Band) puis Steve Winwood(ex-Blind Faith). Là, les choses deviennent interessantes puisque Slowhand se met à jouer dans un style qui ne lui est pas habituel, et s'en sort très bien. Winwood est impérial avec sa technique bizarre (un peu gauche?), et envoie un "Dear Mr Fantasy" qui fleure bon les 70's...Enfin, un "Crossroads" à 4 voix d'anthologie (Bill Murray en est sur le cul!).


Le régional de l'étape, le grand Buddy Guy, vient clôturer le festival. Comme d'hab', il en fait des tonnes (quitte à devenir un peu lourd), mais le final est plutôt pas mal avec un Sweet Home Chicago debridé et un peu merdique, mais, bon, c'est aussi ça quand 7 ou 8 gratteux se retrouvent à jammer...




3) Le bilan

Positif, mais on a vu mieux. La première édition, sur 3 jours, laissait plus de place à la préparation et aux "duets qui tuent". Clapton en était manifestement sorti épuisé. La formule de cette année, sur une seule journée, rend les choses trop courtes et les timings trop serrés, ça se ressent très bien.
Un moyen terme à trouver?..

Quoiqu'il en soit, un DVD indispensable si vous êtes fans de guitare (électrique, parce que ce coup-ci, les acoustiques sont moins représentées).




Commentaires

Jipes Blues a dit…
Dans l'ensemble assez d'accord avec toi excepté pour Doyle Bramhall II que je considère comme très talentueux son album Smokestack Lightnin' est un vrai brûlot dans la tradition hendrixienne j'adore !
Lefty a dit…
J'avoue avoir un peu de mal avec Doyle. Je l'ai vu le plus souvent en accompagnateur de Clapton, où il fait un background original et des chorus souvent décalés par rapport au jeu de EC, mais qui le font très bien.
Par contre, je n'ai pas été convaincu par les prestations solo que j'ai entendues de lui.
Y'a un truc qui coince...
Anonyme a dit…
Oui assez d'accord aussi..sauf pour Jeff Beck pour qui j'ai une admiration pas sans failles (j'aime pas son truc jazz rock mais coté blues..mmh WLT!)et la prestation de Steve Winwood, grand moment.
Je garde une legère préférence pour l'édition 2004.

J'ai mis en ligne l'intégrale en streaming (oui, l'intégrale c.a.d. tout ce qui n'est pas sur le DVD!)- Aie, c'est pas bien monsieur l'agent, ouille même pas mal.

http://www.legrattonaute.com/video-guitare/gods-club/-clapton-crossroads-guitar-festival-complete-tracks/
Lefty a dit…
ah, non, madame, ça, c'est pas bien.

(p2t4in, où qu'elle est l'adresse, vite, ah ouais)

non, c'est pas bien.

allez, ça ira pour cette fois...

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